Plus de CO2
L’acidification de l’océan rend plus difficile la tâche des petits organismes marins qui piègent le CO2 en construisant leur coquille.
L’océan et la photosynthèse de ses organismes végétaux (le phytoplancton notamment) absorbent le CO2 et produisent de l’oxygène (O2). L’océan absorbe ainsi 30% du CO2 de la planète et produit entre 50% et 75% de l’oxygène que nous respirons, selon les sources et les zones géographiques (16).
Le réchauffement de l’océan ainsi que son acidification mettent en danger la survie du phytoplancton , des herbiers, des mangroves et des marais salants qui sont de véritables pièges à CO2. Or ce sont déjà 20% des mangroves de la planète qui ont disparu entre 1980 et 2005 (5).
Toujours plus acide, l’océan voit également apparaître des zones désoxygénées fatales à la vie marine et aux grands équilibres.
L’acidité de l’océan est la même depuis cent millions d’années avec un Ph de 8,18. A force d’absorber le CO2 que nous produisons, il est maintenant à 8,08 et la tendance s’accélère. Concrètement cela veut dire que l’océan est déjà 30% plus acide et qu’il sera 50% plus acide en 2100 (27). Avec des conséquences directes sur les animaux marins.
L’acidification de l’océan rend plus difficile la tâche des petits organismes marins qui piègent le CO2 en construisant leur coquille.
L’acidification de l’océan entraine le blanchissement et la disparition des coraux, qui abritent 25% des espèces de poissons et font vivre plus d’1 milliard de personnes.
L’acidification de l’océan est corrosive pour les coquilles de petits escargots marins qui sont le tout premier niveau de la chaine alimentaire.
Les zones mortes (dites hypoxiques) dans lesquelles l’oxygène manque se multiplient dans l’océan. Le réchauffement climatique – qui limite les échanges entre les différentes couches d’eau – l’augmentation de la température des eaux – qui dès lors contiennent moins d’oxygène – et la présence toujours plus importante des fertilisants et des engrais (29) créent en effet des zones fatales pour les animaux marins.
Ce sont aujourd’hui plus de 245 000 km² répartis sur 400 zones mortes qui sont concernés (28).
Quel effet sur l’océan ? Les poissons qui survivent ont un poids inférieur à la normale et leur système de reproduction semble durablement atteint. Les autres animaux marins plus lents (les homards ou les crabes par exemple), les crustacés et les mollusques sont condamnés dans les zones trop peu oxygénées. La décomposition des corps morts accentue ensuite le phénomène.
Les zones bleues et jaunes de la carte ci-dessus montrent clairement une saturation en oxygène inquiétante dans certaines parties des océans, pour une profondeur jusqu’à 100 mètres (30). Ces épisodes anoxiques (durant lesquels la quantité d’oxygène est insuffisante) peuvent durer quelques heures ou quelques mois.